Focus sur la musique des îles du Pacifique

Les îles du Pacifique sont un ensemble d'environ 30 000 îles éparpillées dans l'océan Pacifique. Chaque île dispose de leurs spécificités, notamment en termes de culture. En parlant de culture, la musique tient une grande place dans leur patrimoine. Dans ce billet, quelques types de musique identifiant l'authenticité des îles du Pacifique vous sont présentés.

Le Marimba, une musique de la région sud du Pacifique colombien

Le Marimba désigne tout d'abord un instrument de percussion de type « xylophone africain » présent dans toute l'Amérique latine, mais est plus utilisé dans la région sud du Pacifique colombien et dans la province équatorienne d'Esmeraldas. Il s'agit d'un mélange du balafon africain et d'instruments précolombiens. Il a été entièrement intégré à la musique traditionnelle de la région. Elle appartient surtout au patrimoine des groupes afro-colombiens des départements de Valle del Cauca, Cauca et Narino. La musique Marimba et les chants qui l'accompagnent expriment l’ascendance africaine. Elle est d'ailleurs inscrite dans la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Cette musique étonnante est spécialement à l'honneur durant les événements festifs et religieux ainsi que pendant les rituels. Elle est souvent suivie de mouvements rythmiques traditionnels. De par son importante place dans la communauté dans cette partie du Pacifique, le Marimba est présent dans les traditions des locaux.

Les himene, une musique des îles du Pacifique présente en Polynésie française

Les himene sont des chœurs issus par l'association d'anciens chants polynésiens et cantiques protestants anglais du temps des missionnaires. Il existe trois sortes d'himene, dont l'himene tarava, l'himene ru'au et ûte paripari. Les premiers ont été créés au début du 19e s. Joués lors des cérémonies dans les temples protestants, ils évoquent des caractères religieux. Cependant, durant la manifestation traditionnelle Heiva, ils deviennent profanes afin d'évoquer les légendes ma'ohi. Le himene ru'au est souvent chanté a capella à partir d'un tempo doux et lent par un groupe constitué d'un chœur mixte et soliste assis en cercle devant un chef de chœur. Le himene tarava, de son côté, rassemble jusqu'à 80 chanteurs et chanteuses. Les hommes produisent des sons graves et rythmés. Les femmes, de leur côté, chantent les premières phrases afin de lancer la mélodie. Hommes et femmes chantent en contretemps en mêlant le texte. Le chef d'orchestre s'occupe de modeler les voix pour les rendre parfaits. L'himene 'ute, quant à lui, est un chant réalisé sur un rythme enlevé par un groupe de trois personnes accompagnées d'instruments traditionnels ou modernes comme l'ukulele, l'harmonica, etc. Tout cela se réalise parfois dans un ton satirique et joyeux. Pour votre information, ces musiques sont principalement présentes à Tahiti, dans les archipels Tonga ou encore aux îles Cook.

Le haka, un rituel du peuple de la Nouvelle-Zélande

Le haka est à la fois un chant et une danse, tout un rituel pour le peuple néo-zélandais. Il s'est fait connaître mondialement par les All Blacks, l'équipe de rugby de la Nouvelle-Zélande, qui l'effectue avant chaque rencontre devant leurs adversaires. Bien avant cela, cette tradition a toujours été interprétée lors des cérémonies, événements festifs ou encore avant de partir en guerre. En réalité, il existe des centaines de Hakas puisque chaque village, lycée, équipe dispose de leur propre haka. Auparavant, d'ailleurs, spécialement à l'époque pré-européenne, il y avait des Hakas de chant et de joie, des hakas de guerre ou encore des hakas de vengeance. Actuellement, un tournoi appelé Te Matatini, ayant lieu tous les deux ans, a d'ailleurs été mis en place pour choisir le meilleur et le plus effrayant. Bien que chaque haka dispose de leurs chorégraphies et de leurs paroles, deux figures s'y imposent, notamment le pukana signifiant « yeux exorbités » et le whetero qui veut dire « langue sortie ». Il doit en effet exprimer le défi, la fierté et aussi la grimace. C'est pour démontrer l'absence de peur face à tout.

Le rythme kanak de la Nouvelle-Calédonie

Le territoire français de la Nouvelle-Calédonie, constitué de la Grande Terre, des îles Belep, de l'île des Pins et des îles Loyauté, dispose d'un grand nombre de chants traditionnels et de danses accompagnés d'une musique appelée « rythme kanak ». Ce rythme ne se réfère tout simplement pas au son des instruments percutés. En général, il se distingue par l'association entre la musique des percussions et les sons de voix qui s'expriment par les cris, sifflements et exclamation des personnes présentes. Les influences polynésiennes ont réussi à modifier cet aspect, notamment dans les îles Loyauté. Actuellement, il existe une variété de rythme. Contrairement à Grande Terre, la musique et la danse ont été bien préservées. Le rythme kanak accompagne les chants traditionnels appelés « ae-ae » et différentes autres représentations musicales. Le sens du mot « musique » est très particulier pour les Kanaks. Le « rythme » est, pour eux,un moment durant lequel tout le monde présent doit participer. Chacun doit donc chanter, danser, jouer un instrument ou regarder d'une manière active.